Article paru dans le magazine 213 _février 2022 / Rédigé par Gwen Touchais

Des lunettes “connectées”, on veut bien… mais qu’en est-il exactement ?! On parle ici plus simplement de réalité augmentée, avec “affichage tête haute” sur les verres d’informations recueillies à partir d’un GPS, d’une montre, d’un smartphone… On vient donc permettre l’affichage de nos précieuses données d’entraînement ou de course directement sur le verre de la lunette, évitant ainsi de chercher du regard la montre ou le compteur ! Alors, gadget ou révolution à venir ? Essayons d’y voir plus clair.

Les caractéristiques principales

Il s’agit donc tout d’abord d’une paire de lunettes de soleil… et oui. Pour l’instant, le choix des verres se limite à un verre photochromique et la monture est déclinée en 3 coloris : noir, bleu et bleu clair. Un choix restreint à l’heure actuelle, qui s’explique encore par une technologie en développement. Pour autant, le tout est de très bonne qualité et le choix des verres photochromiques judicieux, afin de s’adapter à un maximum de pratiques et conditions. On peut sans aucun doute penser que si cette technologie se répand, le choix du support optique se diversifiera également avec pourquoi pas des collaborations avec d’autres fabricants de lunettes. Dans tous les cas, notre premier contact avec les ENGO -1 est très bon et dénote de la volonté de la marque de faire de ce coup d’essai un coup de maître !

Accusant 35 g sur la balance, les ENGO-1 ne sont pas les plus légères du marché, mais n’oublions pas qu’elles embarquent de l’électronique et ne répondent donc pas aux mêmes contraintes. Cela considéré, on salue donc plutôt la performance et on se dit que cela n’est possible aujourd’hui que grâce au progrès fait dernièrement dans la miniaturisation de cette technologie. La monture est de qualité, autant pour les branches que pour le pont nasal qui met l’accent sur le confort. Elles sont à la vente au prix de 395 € sur le site de la marque : engoeyewear.com. À ce prix (nous y reviendrons par la suite), les ENGO-1 sont livrées avec un boîtier rigide,  un étui, une sangle ainsi que d’un câble de charge micro USB. Rien de superflu, rien d’oublié non plus.

À l’essai

Une fois n’est pas coutume, il vous faudra anticiper un peu votre première utilisation de ces lunettes de soleil afin d’en effectuer la configuration. Comme tout appareil connecté, cela est toutefois assez standard. Il vous faudra télécharger l’application Activelook (la technologie qui équipe donc ces lunettes) puis appairer les lunettes à votre smartphone afin d’en finaliser les réglages d’affichage. Cette manipulation peut aussi vous amener à ajuster les branches ou le pont nasal afin d’obtenir le meilleur résultat, c’est-à-dire un affichage parfait pour votre champ de vision. Une fois l’opération terminée, il vous reste à choisir votre source de donnée (votre montre, votre compteur…) pour l’associer aux lunettes. Ici, il faut savoir que comme souvent, l’intégration est plus aboutie avec les produits leaders du marché, à savoir les produits Garmin. Ici l’intégration est grandement facilitée au travers de Garmin Connect IQ. À moins d’être totalement néophyte, il vous faudra prévoir un petit quart d’heure afin d’être prêt à vous lancer.

« Avec les lunettes ENGO-1, on peut vraiment se concentrer sur la route et sur son effort. (…) Mention “très bien” pour la qualité des verres et l’intégration de l’affichage. »

Nous avons testé les ENGO-1 essentiellement en course à pied et en vélo. Autant en course à pied,  l’intérêt existe mais semble moins intéressant à mon avis, autant en vélo il est très (très) confortable de disposer de ces données de puissance sans avoir à chercher le compteur du regard. Cela est encore plus intéressant sur le vélo de chrono sur lequel il est parfois peu évident de placer le compteur pour l’avoir parfaitement sous les yeux en position aéro. Avec les lunettes ENGO-1, on peut vraiment se concentrer sur la route et sur son effort. L’affichage est net et précis quelles que soient les conditions de luminosité et même lors des changements de teinte des verres photochromiques. Mention  “très bien” pour la qualité des verres et l’intégration de l’affichage. L’utilisation des lunettes peut être élargie à de nombreux sports, on pense tout particulièrement au ski de fond où l’utilisation des bâtons rend plus difficile la consultation d’une montre.

Pour un usage triathlon,  le bémol est que l’intégration électronique pose quelques contraintes sur la conception des lunettes et limite quelque peu le champ de vision. En position aéro, on apprécie particulièrement les lunettes sans monture supérieure afin de faciliter la vision “tête baissée”. Ici la monture des ENGO-1 est plutôt épaisse et n’offre pas un champ de vision optimal. Pour les triathlètes, une prochaine évolution intéressante serait sans aucun doute une intégration sur la visière d’un casque chrono.

À noter qu’il est possible de faire défiler les champs de données avec un passage de la main au niveau des branches. Très pratique. Toutefois, cela peut engendrer quelques fausses manipulations s’il vous prend l’idée de réajuster vos lunettes pendant un exercice un peu soutenu !

En conclusion

Nous avions testé et apprécié cette même technologie sur les lunettes de natation FORM. On retrouve ici le même concept tout aussi efficace, appliqué sur une paire de lunettes de soleil. L’affichage est clair et les optiques sont de bonnes qualités. N’oublions pas que c’est une paire de lunettes avant tout ! Reste la question du prix. À 395 €, l’investissement n’est pas négligeable et il vous faudra prendre soin de celles-ci. Là où les goggles FORM pointaient déjà à presque 200 €, les ENGO-1 s’ affichent au double. Alors certes, les verres y jouent certainement pour beaucoup mais il en résulte que ce prix pourrait en rebuter certains. Pour qui donc ? Pour le triathlète “connecté”  qui aime tester les dernières technologies !