1500 participants sont attendus sur La Croisette du 19 au 21 avril. Une affluence record qui verra notamment la présence de Tim Don, Diego Van Looy, Antony Costes et Manon Genêt. Des stars que les amateurs comme Nicolas Laronze et Delphine Joutel croiseront peut-être, croiseront sûrement. Que la magie opère…

 

Ils en ont fait leur jardin. Un terrain de jeu aussi impitoyable que séduisant. Sous les palmiers mais sans tapis rouge, à quelques encablures des mythiques marches, le Cannes international Triathlon fait partie des dix épreuves parmi les plus exigeantes recensées dans l’Hexagone. 2 km de natation, 107 km de vélo et 16 km de course à pied… 1 700 m de dénivelé. Suffisant pour freiner les ardeurs ? Pas vraiment. Parmi les pros venus faire tomber le chrono, les amateurs tiennent le pavé et plutôt bien. « C’est un sacré défi pour moi», souligne Nicolas Laronze. Professeur d’EPS, ce Niçois qui travaille à Monaco a depuis longtemps coché l’épreuve à son calendrier. « Je me lance sur une course par an et c’est celle-là ».

Séduit par la beauté du site, il met aussi en garde sur le parcours vélo très sélectif. Dur mais attirant en diable. « Pour ma première participation en 2016, j’ai pris le train de nuit pour 12 heures de voyage, le vélo sous le bras», lance Delphine Joutel, une autre triathlète adepte du longue distance qui s’est laissée happer par ce rendez-vous.


« J’espère descendre sous la barre des 6h »

Du Var au Alpes-Maritimes, de l’anse ouest de « Bijou Plage » à la montée chronométrée de Tanneron, du Lac de Saint-Cassien en passant par Montauroux, Saint-Cézaire-sur-Siagne, Pégomas ou encore Mandelieu, la mythique Croisette et le port de Cannes… Seule modification à prévoir et elle sera minime, elle se situe au Tignet, confie l’organisateur. En toile de fond : le Port Canto. Les triathlètes se produiront dans cet écrin, avec, en contre-plongée, les yachts et les pointus. Quand le sport côtoie les strass, les paillettes et le bling-bling. « Magie ». Voilà le nom qui revient sans cesse dans la bouche des concurrents venus préparer leur saison. « Entre la 530ème et la 540ème place, j’ai obtenu l’an dernier mon meilleur classement. En avril, l’objectif sera de descendre sous la barre des 6h», prévient Nicolas qui redoute déjà le Col de Tanneron. « Sans oublier une rampe à 15% en milieu de parcours. On se demande que fait là d’ailleurs », plaisante l’ancien handballeur.

Quand des étudiants lillois sont recrutés en Facetime

Qu’importe ! Parmi les 30 % d’étrangers, au contact des professionnels, les quatre boucles de quatre kilomètres de course à pied gommeront presque tous les efforts. « C’est le propre du triathlon de Cannes. Sur la course à pied vous croisez les pros qui ne cessent pas de vous encourager. A chaque passage, mes enfants sont là aussi, au plus près. Le plus grand, Jules, court même à mes côtés. Cannes c’est l’entraide, le partage, et les bénévoles. Je ne sais pas combien ils sont, mais il y en a partout. C’est un confort exceptionnel pour nous lors des transitions et des ravitaillement », se félicite Nicolas Laronze.

 

« Je dois cela au responsable du recrutement des volontaires, Jean- Luc Bellone. Il est l’ami, le papa, le grand frère capable de recruter des étudiants Lillois via Facetime. Ils seront 30 au rendez-vous. Quelle aventure humaine il nous fait vivre. Comme tous, il se dépouille pour offrir du rêve », souligne Laurent Lerousseau qui pourra aussi s’appuyer sur l’expérience, l’expertise et la finesse du directeur technique
de la course, Mickaël Crouin. Le scenario prend forme, le film bientôt projeté, Nicolas Laronze visionne les rushs et se souvient…


« A Cannes, il y a un supplément d’âme »

« Je garde une image bien précise en tête. Le départ. Sur la plage, l’émotion est là. La tension aussi. Les triathlètes se regardent, se jaugent. Serrés les uns contre les autres. C’est beau, c’est fort ». Fort et impitoyable comme ce rival croisé, contraint des boucler 30 km à pied, la faute à un vélo brisé. « La première année, j’ai dû plonger sans combinaison. La mienne était déchirée. Originaire de Rouen et habituée à nager dans la Manche, j’étais stressée mais confiante. Je passais de 9 à 17°c», assure Delphine, qui tient un blog sur ses aventures. « A Cannes, il y a un supplément d’âme. J’y ai trouvé une écoute, de l’attention. L’organisateur Laurent Lerousseau sait prendre le temps. Et puis, le Cannes international Triathlon est un excellent format pour débuter. En 2017, j’ai suivi un jeune de 18 ans sur le longue distance qui a terminé la course. C’était une émotion incroyable. C’est cela aussi l’étape azuréenne ».

Du 19 au 21 avril prochain, la 6ème édition promet d’être belle pour peu que vous boucliez le parcours. La barrière horaire est fixée à 8h30 !

600 volontaires seront là pour vous encourager, vous donner le rythme. Un investissement sans faille à la hauteur du dépassement de soi.
Idéalement placé au calendrier sportif, pour Delphine, c’est avant tout le partage, l’ambiance et le décor qui aiguise son appétit de découverte. « Cannes, ce n’est jamais la même chose, voilà la différence et j’ai hâte d’y revenir pour retrouver tout ça. Des amis, une famille ». Comme un millier d’autres inconditionnels… Avec les têtes d’affiche, véritables stars de la discipline, Laurent Lerousseau s’affirme un peu plus comme un maître de cérémonie sur lequel il faut compter. Les travelling s’attarderont sans doute sur l’Anglais Tim Don : champion du monde, multiple vainqueur sur Ironman 70.3 mais surtout revenu de l’enfer après avoir été percuté par une voiture en 2017 à Hawaï où il préparait les championnats du monde IM. Tim sera le blockbuster (bombe de gros calibre) de la Croisette. Un homme de fer, un survivant. Un homme, un vrai comme dirait si bien l’écrivain Tom Wolfe. Il sera là.

Tout comme le Belge Diego Van Looy, vainqueur de l’EmbrunMan et Manon Genêt, en or à l’Ironman 70.3 de Nice et du Pays-d’Aix en 2018, sans oublier le Français Antony Costes… Les pros à la lutte, ils seront une trentaine à vouloir inscrire leur nom en terre cannoise parmi les 1 500 coureurs attendus. Un chiffre en nette augmentation et pour certains, pas l’envie de jouer les figurants, ni même les seconds rôles dans ce sixième remake du dépassement de soi à la française.

L’heure est à la mise au point, aux détails pour livrer les dernières pages d’une belle toile qui fera forcement un carton au box-office du triathlon Longue distance…