Victoire sur l’ironman70.3 Muskoka – avec deux lignes jaunes

« Salut les Nines, tabernacle.

Ce week end, j’étais en terre canadienne pour couper du bois. Et autant te dire, que j’en ai coupé du bois ma Nine.

IRONMAN70.3 Canada, me voilà. Bienvenue en Ontario. Le trou du cul de la planète terre.
Y’a rien. Les paysages sont les mêmes depuis l’époque des dinausores : des sapins, des lacs, et quelques ours résistants, qui ne se sont pas encore fait niquer par Trump.
Au milieu de tout ça, toute droite, bien rectiligne, y’a de la route… Elle est large cette route. Genre très large. Et au milieu de la route, y’a deux lignes jaunes. Et ça, ça fait tout, Nine.

Nan, mais faut le dire ! Parce que la photo de cette route vierge d’utilisation au milieu de cette zone vierge de civilation : et bah, avec deux lignes blanches, elle était dégueulasse. Mais ils sont malins et fort en marketing ! Ces deux lignes jaunes, elles font tout, et ils le savent, alors : pour le style ils ont ajoutés des petites bosses… beaucoup de petites bosses… Beaucoup trop de petites bosses… Et raides en plus, Mother fucker.

Ça y est ? Vous voyez le décor ? Bon.. Et à ça, vous imaginez les deux bon gros pêcheurs barbus, au milieu du lac, avec leurs chemises à carreaux, tous deux dans un kayak d’indien… Qui pêchent du saumon… Et vous avez le cliché, c’est ça l’Ontario.

7h00, coup de canon.. C’est parti. On y est.
7h09, mais qu’est-c’il fout d’zont c’t’abruti sans bois de caribous à lacher’l’group’ tabernacle ?! (Traduction : c’t’emplatre il lache le groupe comme un morceau de macabre).
7h10, je recolle.
7h15, on rentre dans le canal… Tel des saumons… en fait Nine, c’est une étape en ligne en natation ! On remonte le canal ! C’est parti pour la nage a contre courant… Je fais la natation de ma vie, avec les sensations de ma vie… Mais forcément, le chrono ne veut rien dire…
7h29, pays de merde. Je vois les gouttes qui viennent s’ecraser sur l’eau… Oui, il pleut au mois de juillet.
7h30. Je parle a mon vélo… « qu’est-ce qu’on est venu foutre ici ? Pays de m**de, p**ain de pluie de… Etc » et je t’epargne les secrets plus authentiques confiés à ma tronçonneuse a pédale..

94km d’enfer nous tendent les bras… 4km de rab. T’es un bûcheron ou t’es pas un bûcheron ?!

Ça monte raide, ça descend raide, ça monte raide, ça descend raide, ça monte raide, ça desc… T’as compris le truc quoi… Mais y’a deux lignes jaunes au milieu de la route Nine…
Et ça, ça biche.

Le cardio s’emballe explose puis repose, explose puis repose , explose puis… Ouais t’as compris le truc aussi quoi…
et là, je vois le panneau 5km. Huch. Ça va piquer.

le parcours change de direction… Surprise du chef… Fini la grosse route.. Les routes sont defoncées, toujours aussi raides de montée, raides de descente, toujours sans un mètre de plat… Mais rassurons nous : y’a les deux lignes jaunes, Nine…
et ça, Ça biche.

la deuxième partie du parcours retourne sur les grands axes… Et, en tant que bûcheron amateur, j’apprecie plutôt le bois que nous avons à découper… On peut emmener avec force, la route s’est élargie, les bosses sont moins raides et permettent de ne pas lâcher la position aero en moulinant bien… Et je suis rassuré : d’abord, parce qu’il y a deux lignes jaunes par terre, donc ça biche, et deuxio, je vois au loin un homme avec une voiture réalisant un super spectacle de son et lumière… Sans son. Y’a juste des gros giros’ à la ricaine quoi.

il m’aura fallut 83km pour revenir sur la tête de la course… C’est dire s’il a fallut tourner de la chaîne à couper du bois un moment…

11km plus loin, me voilà arrivé au bike Park, qui comme l’Ontario, est vierge de toute cyclopédication… Pardon, pas bike Park : à « l’aire-de-transition-où-sont-entreposés-les velocipèdes-des-athlètes » comme ils diraient dans la région du Québec. Mais là Nine, t’es en Ontario. Et en Ontario, c’est le « fuckin Bike Park » à la fuckin’ ‘Ricaine.

Bréf, à ce moment… Welcome to the zone-où-tu-te-dis-« aie-je-sais-pas-comment-ca-va-le-faire »… Nous y voilà. Certes, mon doigt de pied cassé ne fait absolument plus mal et je le sais… Mais… ce qui m’attend sur la partie a pied est un flou total au vue de la prépa …

mais bon, à cet instant, tu bâches la question… Parce qu’a cet instant tu arrives au coeur de la ville… Une ferveur à la ricaine sur 500m de montée sur le boulevard principal ‘ricain… Cloche, hurlement, youyouyouyouyouh’, « well work budy », et autre « looking good », ou ‘go go go go go’ éradiquent toute question.

Alors, j’ai suivi un conseil martiniquo-varois :
« Bwarf, vas y et vois après si ça passait ».

la montre affiche 17 a l’heure sur les 3 premiers kilos. Là, je me dis que le conseil peut éventuellement s’avouer défavorable. Je relâche un peu pour éviter une explosion a base de fracturation hydrolique du palpitant.

20 kilomètres plus tard, dernier kilomètre, avg pace : 3’45 m’indique la montre… Je n’ai plus qu’à suivre les deux lignes jaunes qui remontent à l’arrivée…
Nine.. l’histoire se termine ainsi.
Je remporte l’ironman70.3 Muskoka Canada.
Ça biche. Enfin, ça caribou, du coup.

À bientôt pour de nouvelles aventures chocolatées, avec deux lignes jaunes… Parce que ça fait la diff. C’est marketing.

jé Meat’Pie.

Nb :petit mot à Ju’ l’Aiguille, mon acolyte du jour qui s’est fait piqué ses gels dans le parc a vélo… Et faire un triathlon sans ravito, c’est comme aller couper un arbre à la scie sauteuse: ça passe pas. Finisher quand même.. t’es bûcheron ou t’es pas bûcheron ?! Bam.
Du côté du ranking, le classement reste le même puisqu’il n’y avait pas de points a engranger »