Avec son magnifique finish de dimanche à Aix Jeanne prouve une fois de plus qu’elle est une grande championne, elle nous parle un peu de sa course sur les championnat du Monde 70.3 de Vegas du 9 septembre dernier.

 Jeanne, tout d’abord un grand bravo pour tes belles performances à Aix et Las Vegas !

Comment as-tu appris ta sélection pour ces championnats du Monde 70.3 ? 

C’était une semaine après Embrun, j’étais encore en mode « mamie », en pleine récupération, quand j’ai reçu un email de la WTC me disant que le prochain slot chez les pros était pour moi si la fille devant moi ne l’acceptait pas. Le surlendemain, j’ai appris que c’était pour moi… j’avais le choix de le refuser… Mais est-ce qu’on peut refuser une sélection à des Championnats du Monde 70.3, franchement ?! Même après Embrun et la fatigue que cela pouvait engendrer, je n’avais rien à perdre !

Tu as enchaîné les performance, en Italie, Norvège, aux mondiaux ITU, à Embrun, n’avais tu pas peur de faire la course de trop ?

Oh si ! Je me suis longuement posée la question, mais après réflexion comme je l’ai dit je devais saisir cette chance et vivre l’expérience à fond. Bien sûr je n’aurais pas pris le risque si j’avais été au fond du trou… Mais je me sentais encore bien, et j’ai senti qu’il fallait en profiter !

Comment as-tu trouvé le parcours de Las Vegas? 

La chaleur n’était pas trop lourde ?

Pourquoi avoir fait le choix d’un cadre classique ?

C’est un parcours très usant. La 1ère partie s’effectue en aller-retour dans le désert du Nevada (un parc national), et c’est une succession de montées-descentes plus ou moins longues, où bien souvent on est obligés de « tomber la plaque ». Après 60 bornes dans ce parc, on se retrouve sur le retour vers la T2 à Henderson et ces 30 derniers kms sont beaucoup plus roulants et aussi très venteux. Ce parcours m’a plu, j’ai réussi à bien m’exprimer surtout dans la 1ère partie !

Bien sûr il faisait très chaud ! 40°C je crois… J’avais prévu de beaucoup m’hydrater. Mais je ne vais pas me plaindre, je préfère la chaleur !

Quant au cadre classique… j’étais la seule bien sûr ! Mais je me sentais très à l’aise sur mon Evo, j’avais fait la plupart de mes courses dessus, j’avais beaucoup travaillé avec, et surtout, je savais que j’allais être bien plus performante dans les bosses, même courtes, qu’avec le Slice. Et comme ma position sur le Evo en « recherche de vitesse » ne me pose pas de problème, je ne voyais pas d’avantage à prendre mon vélo de chrono.

Il y avait un très plateau avec les meilleures athlètes du longue distance, as-tu été surprise pas ta course homogène et par ta position par rapport aux autres ?

Pour le plateau, c’est vrai qu’on ne pouvait pas rêver mieux, même s’il en manquait quelques-unes (je pense notamment à Steffen et Ellis) ! Je ne m’attendais pas du tout à pouvoir finir dans le top 10 !!! D’une part parce que je ne savais pas comment j’allais être en course après Embun, et d’autre part parce que je ne me voyais pas battre certaines pointures, qui se retrouvent finalement après la 10è place.

 Tu marques déjà de précieux points pour 2013, est-ce que tu seras a nouveau à LV en 2013 ? Et Kona c’est pour quand ?

Tout cela dépendra de mon classement au LVPR. Si je suis qualifiée, j’y retournerai car c’était vraiment une super expérience ! Pour Kona, je suis moins pressée !!! Contrairement à beaucoup, pour moi ce n’est pas le « rêve » du triathlète… Ça ne m’attire pas plus que ça. Je trouve qu’il y a beaucoup de business autour de cette course, trop de business et de « paillettes ». On le voit notamment avec cette histoire de KPR, où certains athlètes seraient prêts à aller courir tous les Ironmans du circuit pour aller à Kona… Le rêve pour moi, c’est Embrun ! Mais il parait qu’il « faut y aller si tu as l’occasion », alors si je peux, l’année prochaine ou plus tard, je ferai le voyage (et la course..) !

 Seras-tu à Kona le 13 octobre pour soutenir Jérémy ?

Malheureusement non… Hawaii, ce n’est pas tout près et c’est un lourd voyage. J’ai aussi repris les cours en Master 2 à Nice et j’essaye de louper le moins de cours possible. Mais je resterai derrière mon écran toute la nuit pour suivre le live, et même si je ne serai pas sur place, je serai tout près de lui !

Merci pour ta disponibilité. Bonne Course à Aix et bonne fin de saison.