Plus de 850 athlètes prendront le départ du Format L, dimanche. « Le Géant de Provence » les attend. Un mythe. Une forteresse inébranlable à prendre… très au sérieux

Texte : Romuald Vinace / Photos : Yann Foto©Activ’images pour TrimaX-magazine (présentation parue dans le magazine_173)

 

 

 

 

À l’évocation du Mont Ventoux, un nom vient comme éclair assombrir la face du “Géant de Provence” : Simpson. Tom Simpson. Le coureur britannique s’est effondré lors de la 13ème étape reliant Marseille à Carpentras.

L’« Etape de la soif » du Tour de France 1967, fatale au cycliste. Maudit 13 juillet. Si loin, très proche de la première ascension qui remonte au 22 juillet 1951 et une étape remportée par Louison Bobet. Certains aiment plutôt à évoquer le « Club des Cinglés du Ventoux » qui rassemble plus de 3 500 cyclistes ! Comme un sale coup joué à la tristesse, à la fatalité. Le mythe, La légende aura longtemps effrayé les populations croyant alors y trouver gnomes et farfadets. À s’y perdre en plein été, les promeneurs pourraient désormais y croiser…des hommes de fer. Dévoreurs de bitume, en sueur habillés d’une tenue high-tech et de drôles de machines parfois. Le regard vissé sur l’horizon affichant un rictus de douleur. Les “Ventouxmen” prendront alors la forteresse d’assaut à grands coups de pédales.

 

17 communes traversées, 21 km d’ascension à 7,5% de moyenne…

 

Oh ! Bien sûr, les deux kilomètres de natation auront largement accomplis leur œuvre depuis le départ du plan d’eau de Piolenc, près d’Orange, avec l’arrivée au Mont Serein. « Le parcours n’a pas évolué, prévient l’organisateur, Charles Doussot. Salué par la grande majorité des athlètes depuis trois saisons, il ne serait alors pas judicieux de changer une équipe qui gagne et travaille d’arrache-pied toute l’année pour mener à bien le projet ». Pour le parcours natation. Pas de vague, bonne qualité de nage attendue. Suffisant pour en faire l’un des points forts du Ventouxman. Un départ idéal avant un plat de résistance difficile à digérer sans une solide préparation.

Le Mont Ventoux se mérite, vraiment.

« Si des athlètes connaissent des défaillances, deux profils de coureurs se dégagent aisément  dans cette épreuve typée montagne : certains se préparent tout au long de l’année pour performer le jour J. Le Ventouxman constitue alors pour eux la course de l’année. Les autres visent le Longue Distance de l’Alpe d’Huez programmé le 2 août prochain voire le mythique Embrunman, prévu le 15 août ».

 

850 compétiteurs en quête de repères et animés d’une furieuse envie de franchir la ligne d’arrivée. Un moment fort. « C’est effectivement un moment privilégié sur le format L après l’ascension de 21 km du Mont Ventoux depuis Bédoin ». Des vignobles aux champs de Lavande, des dentelles de Montmirail en passant par les villages de Seguret, Sablet et Gigondas, 17 communes traversées, et le sommet de renommée mondiale. Unique et redoutable Géant de Provence 7.5% de pente moyenne et un chrono spécial installé pour l’occasion.

 

 

La venue des athlètes étrangers : un axe de travail sérieux   

 

« Le parcours à pied demeure très compliqué avec pas mal de bosses. Il s’apparente à un petit trail et d’ailleurs le port de chaussures spécifiques est vivement conseillé, prévient Charles Doussot. Beaucoup de relances devront être consenties. C’est un rendez-vous très technique et casse-pattes ».

Si l’on y ajoute les 1 600 m de dénivelé de l’ascension vélo, le coup est rude. Sonné ? Non, K.-O debout ! Les 17% d’étrangers qui se presseront dans le Vaucluse auront peut-être un regard furtif vers les stars du triple effort à l’affiche du plateau Elite. Tenant du titre, l’Espagnol Erik Merino sera là. Marcel Zamora aussi. L’Américain Scott De Filippis, Arnaud Guilloux, Isabelle Ferrer, l’Australienne Carrie Lester… Du solide pour la 4ème édition. Les étrangers justement. Voilà un nouveau cœur de cible comme l’explique Charles Doussot.

« Leur présence n’a jamais fait office de priorité. Pour autant, elle pourrait le devenir plus rapidement que prévu. Question de conjoncture. La multiplication des courses est telle que l’offre actuelle en devient énorme sur le sol Français. Nos athlètes ont alors tout le loisir de choisir leur épreuve, ce qui n’est pas forcément le cas des coureurs belges, allemands ou hollandais par exemple. C’est une piste à explorer. Un axe de travail sérieux et nous serons, comme lors de chaque édition, ravis de les accueillir ». Et si cette année l’épreuve ne devrait pas taper dans le mille et être sanctionnée par un « Sold Out » comme en 2017, elle gagnera en confort pour les triathlètes. Fanfare présente sur plusieurs points du parcours pour porter en musique les mordus du l’effort, sono et jeu-concours à l’arrivée, village exposant sur la ligne de départ. Sympathique en diable. Un tour de force réussi par l’organisateur et les 250 bénévoles qui se sont accommodés avec efficacité des contraintes administratives et sécuritaires toujours plus nombreuses.

Le plaisir et la satisfaction brandis comme un étendard. Le Ventouxman, toujours plus fort. Évidemment.

 

Plus d’infos sur : www.ventouxman.com