10 questions à Bertrand Billard champion du Monde ITU et seul français au départ à Las Vegas :

Dimanche le champion du Monde sera le seul français au départ du championnat du Monde 70.3 à Las Vegas dans le Nevada, sans complexe il va affronter une armada de champions et il peut faire jeu égal avec eux surtout sur un parcours vélo à sa hauteur qui demande de la puissance comme à Belfort, cependant le secret de la victoire passera par une bonne gestion de l’hydratation car il n’est pas rare que les températures atteignent 40°C…

Après sa Victoire à Belfort et sa 2ème place sur le 70.3 de San Juan, Bertrand est largement capable d’une belle performance dimanche … Bonne course ! Tout les triathlètes français sont derrière toi ! Et rendez-vous dimanche soir pour la Marseillaise !

Comment s’est passé l’après Belfort avec le titre de champion du Monde ?

Très bien, malgré de nombreuses sollicitations, j’ai pu profiter et savourer ce titre avec les personnes qui me sont chères.

Une petite blessure t’a gêné en juillet ?

En effet, une douleur à l’ischion est réapparue après Belfort. J’ai dû réduire de manière importante mon entraînement course à pied pendant près de 2 mois. C’est aujourd’hui complètement guéri.

Parles-nous de ta course au championnat du Monde 5i50, où tu étais également le seul français !

Je termine à une satisfaisante 9ème place malgré une chute à vélo, c’est assez prometteur. La stratégie mise en place était de monter progressivement en régime tout au long de la course afin de ne pas terminer la course trop casser. C’est réussi puisque j’ai fait une course à pied à très bon niveau (32’47) qui me permet de remonter 6 places.

Tu es le seul français au départ des championnats du Monde 70.3, comment expliques-tu cela ? Tu ne te sens pas trop seul ?

De manière général, le circuit Ironman n’est pas très reconnu en France, c’est donc encore plus dur pour le demi Ironman.

En effet, les sponsors français ou les clubs préfèrent souvent voir leurs athlètes courir sur le sol français. La visibilité d’un athlète à Gérardmer, Aix-en-Provence ou encore à l’Alpe d’Huez est souvent plus importante que la participation à une épreuve à l’étranger.

Par conséquent, il est difficile de rendre les Championnats du Mondes 70.3 intéressants financièrement.

Une Start-List impressionnante à Vegas, avec des gars qui préparent Kona, comment tu te situes par rapport à eux ?

C’est vrai que tout le gratin est réuni, c’est du jamais vu. La sélection fut rude pour se qualifier car on assiste à une élévation du niveau sur longue distance, c’est un phénomène classique en année post Olympique…

Hormis Craig Alexander, les concurrents qui préparent Kona ne seront pas les plus dangereux. Il faudra plus se méfier de la génération qui arrive du Courte Distance. Notamment Frodeno, Docherty et McMahon. Mais difficile de faire des pronostics.

Quant à moi, je me sens en bonne forme et ne ferait aucun complexe.

Une pression particulière avec ton titre de champion du Monde ITU ?

Pas vraiment, je suis surtout très excité de prendre part à cet événement. Le palmarès des uns et des autres n’aura aucune importance sur la ligne de départ.

As-tu une tactique particulière pour cette course ?

C’est difficile de mettre une tactique en place puisqu’il y a une grande part d’inconnu.

Si je devais imaginer un scénario, je pense qu’un groupe d’une trentaine d’unités resterait groupé pendant une partie du vélo. Ensuite, il se pourrait que certains tentent de faire exploser ce groupe. J’espère alors faire partie des hommes de tête et ne pas laisser trop de jus pour bien courir.

Peux-tu nous parler du parcours de cette épreuve ?

Le départ sera donné à 6h30, la natation se passe dans un lac en sortie de ville, quasiment dans le désert.

Le vélo, quant à lui, est un aller-retour où il faut faire face à un enchaînement de faux plats sur de longues et belles routes au milieu du sable et des roches. La température devrait monter progressivement jusqu’à 32/35 degrés !

Une fois l’aller-retour terminé, il faut encore rejoindre la deuxième transition qui se situe en centre-ville d’Henderson (Banlieue de Las Vegas), il faudra ensuite affronter un semi-marathon en 3 allers retours composés uniquement de faux plats.

Une course difficile où la résistance à la chaleur et la capacité à bien s’hydrater jouera un rôle déterminant.

Quel est ton objectif ?

Je ne me suis pas vraiment donné d’objectif en terme de place, je souhaite surtout prendre un maximum de plaisir et ne pas avoir de regrets.

Quels sont tes objectifs à court terme (2013) et à long terme?

Après Belfort, cette course marque le 2e objectif important de la saison. J’aimerais ensuite bien figurer sur le 70.3 d’Aix en Provence et faire de belles prestations avec Poissy. Nous avons un podium à assurer sur le Grand Prix et une Coupe de France à remporter.

A plus long terme, je vais me diriger vers le format Ironman et viser une qualification à Hawaï, ce ne sera pas une mince affaire.

Merci pour ta disponibilité et BONNE COURSE !