Plus de 400 athlètes s’élanceront samedi du lac d’Annecy pour 3,8 km de natation, 180 de vélo et un marathon. Dans cette aventure humaine ultime, tous viseront le fameux T-shirt noir de Top finisher et seuls 30% arriveront au bout. Un défi à la démesure de la passion. Dévorant…

 

Texte Romuald VINACE, photos Jacvan et Yann Foto©Activ’images pour TrimaX-mag (présentation parue dans TrimaX-mag 173)

 

 

 

 

Et soudain, la haie d’honneur se forme en toute discrétion. Pas un bruit ne vient perturber la nuit, seule s’impose sur le bateau la composition de Mozart, « Requiem for a dream ». Impressionnant, prenant. Implacable. Angoissante atmosphère, lourde, pesante…

 

La horde avance entre les VIP et les journalistes, les yeux rivés vers l’horizon. Les triathlètes sont comme suspendus par le tems, conscients de l’attente qu’ils suscitent.

L’AlpsMan se joue peut-être déjà pour certains. Dans la tête, au mental. Pas un mot ne sort. Concentration extrême de l’athlète. Irrationnel. Nous voilà embarqués dans une aventure humaine hors norme. Plongée dans les eaux sombres du lac d’Annecy. Refrain tout trouvé, facile : 5h du mat’, j’ai les frissons.

 

Le Norseman made in France ou la définition même du don de soi. Le don XXL. « Qui n’a pas laissé son regard avisé se poser sur le fameux documentaire signé Intérieur sport ? Le « Norseman » norvégien a bien sûr nourri notre imagination » lance Pierre-Yves Gerland, l’un des membres de l’organisation.

 

Loin, dans le temps, l’« Escape from Alcatraz » américain a aussi susciter une envie et créer le rêve Tricolore. L’AlpsMan est là. Debout. Fier. Exigeant. Épuisant.

 

Un doute ? 3, 8 km de natation, 180 km de vélo, un marathon. 4 300 m de dénivelé positif pour la partie cycliste, 1 300 m en course à pied. Les chiffres ont de quoi faire peur aux moins aguerris. Suffisant pour attiser l’envie et ouvrir la porte à la découverte personnelle. Un Moi puissant qui devra se montrer irrésistible.

 

 

C’est dit : la troisième édition ne fera aucun cadeau. « Sur 200 athlètes, 74 ont eu le droit l’an dernier de revêtir le t-shirt noir réservé aux Top finishers », prévient l’intéressé. Terrain de jeu grandiose dans le parc naturel des Bauges, le sommet de Semnoz en filigrane. Cinq cols ! Digne d’une étape du Tour de France. La gamberge, forcement.

 

Le toit d’Annecy se mérite. Le chronomètre tournera cette année encore très vite et le passage dit du tournant est déjà dans tous les esprits. Dans les jambes ? Pas sûr. Explications. « Situé au kilomètre 26 du marathon, les participants devront le franchir à 17h30, après 12h d’efforts, pour poursuivre l’aventure vers le Semnoz à 1699 m d’altitude ».

 

 

Pour les « Lake Finisher », se sera le t-shirt bleu et la terre ferme, au bord de l’eau. Pas de sommet, direction Saint-Jorioz. Deux arrivées promises, une seule quête : les étoffes noires ou bleues.

 

Pas de quoi refroidir les intrépides.  Pour le troisième volet, 400 triathlètes sont d’ores et déjà attendus. La limite est quant à elle fixée à 450. « Les deux premières éditions ont été très formatrices. Le travail a payé et l’on commence vraiment à entendre parler de l’AlpsMan, se félicite Pierre-Yves Gerland. Le parcours de l’Xtrem Triathlon est exigeant, dur. Néanmoins, il séduit par son cadre exceptionnel ».

 

Comme au bout du monde, l’athlète sera seul avec sa souffrance, seul à savoir s’il peut continuer. La nature comme unique témoin. Un parcours dompté l’an dernier par Cédric Jacquot, auteur du doublé après son coup de force en 2016 (12h09) et Verena Einsenbarth (13h27). « Le chronomètre sera stoppé à minuit bien après l’arrivée des meilleurs qui devrait se situer aux alentours des 16h30-17h, souligne Pierre-Yves.

 

Finir… comme une obsession tenace, un défi à la démesure de la passion. L’AlpsMan dévorant, là où le chrono apparait comme un outil dérisoire et surfait dans la lutte sans merci que livre l’athlète contre l’homme qu’il est. Avec ses failles qui deviennent béantes dans la douleur et les larmes. Asphyxié, happé par le géant, l’homme d’acier plie mais résister contre les éléments 12, 13, voire 16h durant. Respect total. Un sacré rendez-vous pour le 9 juin prochain.

 

Une date que les jeunes pousses auront déjà cochée dans leur agenda entre le cours de Maths et de Français. Sur les traces de leurs modèles, eux aussi auront droit aux feux de la rampe sur les formats Kids. « Cette année, des courses seront en effet ouvertes à nos jeunes licenciés. Soit sous le format natation, vélo et course à pied, soit, plus réduit en version vélo et course. C’est une nouveauté de la 3ème édition qui devrait réunir entre 150 et 200 locaux. Nous finalisons actuellement les distances qui seront calées sur les normes fédérales ».

Du rêve plein les yeux, des vocations à entretenir, l’AlpsMan frappe tous azimuts. Et très fort.

 

 

 

 

ÉCLAIRAGE

Le site internet dédié à l’épreuve l’affirme : l’AlpsMan Xperience c’est une invitation à vivre une partie de l’aventure unique qu’offre l’AlpsMan Xtrem Triathlon sur l’épreuve de son choix. Dimanche, 3 épreuves distinctes seront au choix des plus téméraires : natation, trail ou vélo, toutes inspirées de l’épreuve reine sur des formats plus courts. Le lac d’Annecy comme écrin, l’organisation a mis les petits plats dans les grands pour clôturer l’aventure.

 LES ÉPREUVES

L’AlpsMan Xperience NATATION

Plongée du bateau pour une traversée du lac inédite de 1,9km depuis Menthon-Saint-Bernard jusqu’à la plage de St-Jorioz.

> Départ à 7h

L’AlpsMan Xperience TRAIL

Cette course de 16,5km et 1300m D+ vous emmène en haut du Semnoz pour une arrivée grandiose sur le « toit » d’Annecy face au massif du Mont-Blanc.

> Départ à 8h

L’AlpsMan Xperience VÉLO

Grimpée chronométrée du Semnoz de 29km avec de magnifiques panoramas…

> Départ à 9h

 

Renseignements : alps-man.com