PAR NICOLAS GEAY PHOTOS CHRISTOPHE GUIARD@TRIATHLETE

Le 12 décembre dernier, ASO (Amaury Sport Organisation), l’organisateur du Tour de France, de l’étape du Tour et du marathon de Paris a annoncé qu’il reprenait le triathlon de Paris en 2019. La compétition aura lieu le 30 juin 2019 sur deux formats possible : le Distance olympique avec possibilité de relais et un sprint aux distances revisitées.
Trimax Mag a rencontré Théo Bayssat, Emilien Bordet et Thida Vuillaume, l’équipe responsable de l’organisation du triathlon de Paris chez ASO. Ils nous répondent sur les enjeux et les défis d’organiser un tel triathlon.

Trimax : C’est officiel, ASO reprend donc le triathlon de Paris, racontez-nous comment cela s’est fait ?
ASO a signé un accord avec la FFTRI pour le triathlon de Paris pour une durée de 10 ans, c’est un accord au long terme, de co-organisation car la fédération reste très impliquée. Elle nous a sollicité avant l’été 2018, on a été en contact, cela fait plusieurs années qu’on cherche des opportunités sur le triathlon, comme sur Embrun, un projet que l’on a étudié mais qui ne s’est pas fait finalement…
Avec la FFTRI, on a signé un accord pour le développement du triathlon…On pense que cela a du sens. Il y a un déplacement des disciplines. On a le vélo, la course à pied, on recherche de nouveaux défis et le triathlon en fait partie.

Trimax : Oui mais qu’est-ce qui vous intéresse dans le triathlon ?
C’est une nouvelle offre pour nos clients, on apporte une expérience nouvelle, il y a une tendance de fond, on le voit sur les licenciés, sur les Ironman, on se met sur le triathlon de Paris mais c’est plus dur sur les petits événements, il y a une attractivité forte de ce triathlon. C’est un premier test, on est content sur la communication. Cela complète notre offre de grands événements. Aujourd’hui, ASO ce sont 70 événements, comme l’étape du Tour, on est arrivé à 15 000 inscrits, il y a aussi le marathon de Paris, « run my city », où l’on traverse des monuments, on essaie d’offrir des expériences nouvelles.
En fait, on essaie de se remettre en question après le marathon, on veut tester d’autres choses comme le triathlon, on arrive sur la pointe des pieds mais on veut en faire une référence…

Trimax : Quels changements allez-vous apporter au triathlon de Paris ?
Comme je vous ai dit, on arrive avec humilité, avec des nouveautés, comme le site unique pour simplifier la course, et dire aux gens « vous venez auparc de la Villette, vous mettez votre vélo au parc et faites votre course. »
Avant, la natation avait lieu à Suresnes en 2013 et 2014 puis après deux années d’annulation avec les normes environnementales dans la Seine, le triathlon a été réorganisé à la base de loisirs de Choisy le Roy puis depuis deux ans à la Villette.
Mais ce n’était plus sur un site unique avec T1 à la Villette et T2 au Champ de Mars… Donc le projet c’est de rassembler les deux transitions T1 et T2 à la Villette sur un site unique.

Trimax : Et la partie vélo ?
Le vélo se déroulera dans Paris avec route fermée des deux côtés, et ira sur les quais de Seine, la Tour Eiffel, l’avenue Foch. En fait, le parcours vélo reprend en partie le parcours du marathon de Paris et se courra avec drafting.

Trimax : Outre ce nouveau parcours et ce site unique, quelles sont les autres nouveautés ?
La deuxième nouveauté, c’est le format sprint pour ouvrir la discipline aux néo-pratiquants, c’est idéal pour débuter, et il y aura, en plus du Distance olympique déjà existant, un relais sur cette distance.
L’objectif est d’ouvrir la discipline aux gens qui ne connaissent pas ce sport avec sur le sprint moins de natation (500m au lieu de 750) parce que plus que 500 mètres, ça peut rebuter.
On veut aussi améliorer la fluidité de l’événement au départ avec une vague de départs, on va travailler avec le savoir faire d’ASO avec des vagues et beaucoup de temps entre les deux, une zone de transition très vaste pour accueillir 4000 participants.
La majorité nagera entre 35 et 45 minutes sur les 1500m de natation et le choix important sera de faire une seule grande boucle à vélo pour améliorer la fluidité et en course à pied, il y aura deux boucles de 5km autour de la Villette.

Trimax : On parle du vélo mais organiser un parcours vélo dans les rues de Paris, c’est un véritable casse- tête ?
Oui surtout au niveau de la sécurité. C’est d’ailleurs le coût le plus important de notre organisation. Sécuriser le parcours, les intersections, le contexte à Paris… Il y aura un blocage total pour le vélo, dans les deux sens. Le challenge c’est d’appréhender les spécificités du triathlon dans l’organisation, c’est la plus grosse contrainte mais c’est notre priorité.

Trimax : Allez-vous augmenter les prix parce que l’on entend souvent que les tarifs mis en place par ASO sont très élevés ?
Les événements organisés par ASO sont uniques en leur genre, avec notamment le marathon de Paris ou l’étape du Tour, mais le marathon de Paris c’est le moins de cher des marathons des grandes villes, entre 95 et 115 euros.
Pour être clair sur le triathlon de Paris, on ne va pas augmenter les prix, on propose même une offre légèrement moins chère, le sprint sera moins cher que l’olympique bien sur…

Trimax : Alors dites-nous combien celles et ceux qui veulent s’inscrire devront payer pour participer à ce tri ?
Pour le distance olympique, ce sera entre 95 et 135 euros en fonction des dates d’inscription, pour le sprint entre 65 et 90 euros, et le relais entre 115 et 160 euros pour l’équipe.

Trimax : Mais vous avez conscience que cela reste très cher ?
Mais on n’augmente pas les prix et en parallèle on va améliorer l’organisation et la simplifier, la fluidifier, avec une meilleure organisation au départ, un vélo mieux organisé. On va mettre les standards del’organisation d’ASO sur cet événement. On peut dire que c’est cher, mais c’est l’assurance de standards d’organisation qui sont les meilleurs. On compte faire grandir le triathlon de Paris pour en faire un événement populaire.

Trimax : La Villette c’est bien mais le vrai triathlon de Paris c’est avec un départ devant la Tour Eiffel, pourquoi vous ne le faites pas ? C’est toujours impossible de nager dans la Seine ?
On a une vraie ambition de revenir dans la Seine mais ça ne dépend pas de nous. La Villette est sous cotée, elle est plus connue pour la culture et les spectacles mais ça peut devenir un haut lieu de sport, avec les JO notamment. Ce n’est pas un regret du tout mais à long terme, on essaiera de revenir dans la Seine et aux Invalides…
Mais nager dans la Seine n’est pas encore possible.
Dans la perspective des Jeux de 2024 et avec le travail de la mairie de Paris, dans les prochaines années, il sera à nouveau possible de nager à Paris.

Trimax : Avec l’influence que vous avez dans le monde du sport et votre savoir- faire pour organiser des événements de niveau international, on se dit que vous pourriez faire revenir une manche de la World Triathlon Series dans la capitale, est-ce votre intention ?
On a envie de profiter de l’aspiration des Jeux, mais va-t-on organiser une WTS, on va y réfléchir, l’ITU se repose sur une organisation, la FFTRI devrait s’appuyer sur un organisateur et ASO pourrait être sollicité.

Trimax : On sait que de plus en plus de femmes se mettent au triathlon, allez-vous faire un effort particulier vers elles ?
Le format sprint et relais sont faits notamment dans cette voie, le format sprint est parfait pour celles qui débutent. L’objectif est de vulgariser ou adapter le jargon, vulgariser, on a une politique destinée aux femmes comme sur le marathon, il y a un groupe Facebook « les Paris marathon girls » avec plus de 600 000 commentaires. Aujourd’hui, il y a 26% de femmes sur le marathon, 6 ou 7% sur l’étape du Tour, 30% sur les autres épreuves de running, pour le triathlon on espère plus être dans ces chiffres là… Et c’est aussi pour elles et tous les néo-pratiquants que des vélos seront à louer le jour du triathlon car nous aurons 85% de non-licenciés.


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