Article paru dans le magazine 228_Juin 2023 / Rédigé par Simon Thomas et photos Activ’images

Vous ne connaissez pas encore le T24 ? Un T pour triathlon, 24 comme le nombre d’heures qu’il faut affronter pour venir à bout de cette épreuve hors du commun et unique en son genre. Quand, en 2020, suite à l’annulation de nombreuses épreuves et notamment de l’Enduroman, Charles GALLANT se lançait dans un défi personnel « pour ne pas gâcher toute la préparation. » Celui de réaliser un triathlon pendant 24 heures, entouré de sa famille et de ses amis pour le soutenir dans la logistique que nécessite un tel challenge. Il était alors loin de se douter qu’il venait de lancer un concept révolutionnaire dans le monde du triathlon…

3 ans plus tard, le T24 se lance dans sa 3e saison et possède de plus en plus d’adeptes prêts à se lancer dans cette aventure si spéciale, en solitaire ou en équipe. Si vous ne connaissez pas encore le concept, l’idée de base est simple : réaliser la plus grande distance possible en 24 heures.

L’aventure démarre par 4 heures de natation sur une boucle d’un kilomètre. Place ensuite au vélo sur une boucle d’environ 20 kilomètres pendant 12 heures. Et pour “se finir les guiboles”, 8 heures de course à pied sur une boucle entre 5 et 7 kilomètres. Rien que ça !

Comme chaque kilomètre ne se vaut pas (même en s’appelant Léon Marchand, un kilomètre natation reste toujours plus difficile et plus long à réaliser qu’un kilomètre en course à pied ou à vélo), un barème de points a été mis en place pour valoriser chaque discipline et récompenser les athlètes les plus polyvalents.

  • 1 kilomètre natation = 15 points
  • 1 kilomètre vélo = 1 point
  • 1 kilomètre Course à pied = 4 points

Endurance et stratégie

Il faut donc cumuler le maximum de points possibles sur les 3 épreuves avec la seule limite du chronomètre. Et c’est là que ce nouveau concept fait mouche. On ne parle plus de kilomètres à parcourir pour franchir la ligne. Il faut repenser toute sa gestion de l’effort pour faire face non plus à une distance, mais à un chronomètre dont les minutes défilent tantôt trop rapidement, tantôt très lentement lorsque tous les muscles du corps brûlent et mettent à contribution le mental pour aller encore un peu plus loin dans l’effort.

Si cette nouvelle formule a, dans un premier temps, attiré beaucoup de non-licenciés, de plus en plus de clubs franchissent le pas du T24, à la fois pour le côté festif et le partage de moments uniques, mais surtout pour le côté sportif et la performance !

C’est le cas du Stade Français qui, en plus d’avoir fait partie des pionniers du T24 en 2021, détient le record de points sur 24 heures avec 1135 points !

« Pour beaucoup, c’était la première course depuis le premier confinement. On projetait un déplacement club sur une course idéale pour profiter d’une liberté retrouvée, plutôt que d’avoir la tête dans le guidon. Alors quand Charles nous a exposé le concept, on n’a pas hésité longtemps ! Nous sommes partis avec une délégation de 24 athlètes du Stade Français sur cette “kermesse” très prometteuse. » nous confie Nicolas Mercier. « Le format et l’ambiance nous avaient vraiment plu, à tel point que la moitié d’entre nous voulait y retourner. Et autant d’autres souhaitaient la découvrir. Alors on y est retourné en famille, à 24 encore ! »

Ambiance et esprit d’équipe

En quoi le T24 diffère d’un triathlon classique vous me direz ? « En équipe, il faut prendre un relais toutes les 2 heures, mais au fil de la journée, ton corps qui repart à froid à de plus en plus mal à se remettre en route. Profiter des temps de récupération est quelque chose de nouveau aussi. Introduire des micro-siestes, des échauffements avant les relais, faire attention à la nutrition… On ne peut pas tout relâcher entre chaque relais. »

« L’autre grosse différence, c’est l’ambiance ! Contrairement à une course classique, entre chaque relais tu sympathises de plus en plus avec les autres participants. J’ai rarement vu autant de sourires sur des visages aussi marqués par la fatigue. Personne ne se prend au sérieux, mais tout le monde joue le jeu à fond pour se surpasser. Et enfin, les relais vélo de nuit. Fendre l’obscurité à toute vitesse offre à la fois des sensations lunaires et un peu d’adrénaline : il faut rester vigilant pour ne pas partir à la faute dans les méandres du parcours, la fatigue guette ! »

« C’est un week-end hors du temps. »

Si l’aventure du T24 en équipe rend le défi plus accessible, il le rend aussi plus ouvert au niveau des performances qui ne cessent de s’améliorer depuis la création du T24.

« On se rend compte que si certaines équipes viennent simplement partager un bon moment, d’autres ont mis au point des tactiques pour viser le meilleur total de points possible ! L’an dernier à Bormes, certains avaient même préparé un tableau Excel et étudié le parcours et son dénivelé pour prévoir leur tableau de marche, et décider de qui prendrait son relais à quel moment ! » s’étonne encore Charles Gallant.

Alors, comment construire la meilleure équipe possible pour un T24 ? Nicolas Mercier connaît son sujet : « Une équipe d’athlètes endurants aux qualités complémentaires. Certains nagent plus, d’autres courent plus. Cela permet d’engranger beaucoup de points sur chaque discipline, même si aucun de nous n’était monstrueux dans les 3 à la fois. Et surtout, des athlètes qui veulent en découdre. L’an passé, notre équipier Augustin a chuté sur le parcours vélo, se blessant à une jambe. Il a tenu à s’arracher pour courir 3 relais à pied à cloche-pied, avec une allure plus qu’honorable, là où il n’aurait pu se contenter que d’un seul tour réglementaire. Forcément ça te donne envie de te défoncer pour l’équipe jusqu’au bout. »

Chaque équipier devant a minima réaliser une boucle de chaque discipline, la gestion des fins d’épreuves et de la transition est primordiale ! Il est toujours possible d’entamer un dernier tour (quelque soit la discipline) avant l’heure limite (ex: 3h59’59’’ en natation). Faut-il alors absolument repartir sur un tour natation ou se ruer vers la transition pour partir à vélo où les kilomètres s’enchaînent parfois plus vite ? « Mathématiquement, par rapport au temps passé, la natation rapporte le plus de points, puis la course à pied, puis le vélo. Je ne pense pas être le meilleur stratège, alors je laisse le soin aux autres équipes d’en déduire leur tactique. » précise Nicolas.

Des points bonus en 2023

Cette année, la tactique sera une nouvelle fois un enjeu de taille pour les équipes et les athlètes en solo avec l’introduction de points bonus ! En effet, dans chaque challenge, l’athlète ou l’équipe avec le tour le plus rapide en natation récoltera 10 points supplémentaires à la fin de l’épreuve. De la même manière, les plus rapides sur un segment vélo bien déterminé, ainsi que le tour le plus rapide à pied seront récompensés par 10 points bonus.

Quand on sait la bataille que se sont livrés l’ancien cycliste professionnel Anthony Roux et le recordman de l’Enduroman Lionel Jourdan l’an passé à Bormes-les-Mimosas (seulement 12 points d’écart après 24 heures de duel acharné), on imagine sans peine que ces points bonus vont venir pimenter la course et rajouter s’il en fallait encore un peu plus de spectacle !

Suffisant pour faire tomber le record du Stade Français ? « Un record est fait pour être battu. On espère être les prochains à le faire tomber ! Notre équipe change un peu cette année, nos qualités et nos défauts aussi, nous essaierons de viser plus haut. » conclut Nicolas.

Rendez-vous le 3 & 4 juin prochain pour le T24 Île de Ré, le 7 & 8 octobre à Bormes-les-Mimosas et en 2024 au Touquet-Paris Plage ainsi que sur de nouvelles destinations !

L’essentiel

Choisissez votre défi 24h de triathlon en solo, ou en équipes de 2, 4 ou 6 !  Le T24, une expérience, une ambiance et un état d’esprit uniques !

  • 3-4 juin : Ile de Ré
  • 7-8 octobre : Bormes-les-Mimosas

https://www.t24-xtremtriathlon.com