Article paru dans le magazine 220 _Septembre 2022 / Rédigé par Gwen Touchais

L’histoire toute récente de RAMUS Seats remonte à 2017 et sa création par Erik Huotari. Après l’achat de son premier vélo de triathlon, et ne trouvant pas chaussure à son pied, Erik n’a rien trouvé de mieux que de se lancer avec succès dans le design et la fabrication de sa propre selle de triathlon. Évidemment plus simple à dire qu’à faire, il aura fallu quelques recherches et itérations pour que naisse la première selle RAMUS.

L’objectif et but de la selle RAMUS est avant tout d’obtenir une selle confortable avec laquelle rouler en position aéro se fera sans douleur. Pour cela et partant du constat qu’une inadaptation entre le cycliste et sa selle peut être source de multiples maux (et baisse de performance), les selles RAMUS sont désignées pour respecter la structure anatomique du cyclistes, essentiellement au niveau des branches ischio-pubiennes («ramus bones » en anglais, d’où le nom de la marque). Cet appui, s’il est correct, permet alors de minimiser les pressions sur les tissus mous, bien souvent source d’inconfort chez le triathlète, et permet une bonne bascule du bassin en position aéro.

Bien qu’étant l’initiative d’un seul homme, nous avons été impressionnés par la qualité d’assemblage des selles. Celles-ci sont fabriquées par impression 3D d’un nylon très résistant. En utilisant cette technologie, RAMUS Seats s’assure de garder une grande capacité d’adaptation dans son design et l’individualisation de sa production. Enfin, et pour compléter cette petite introduction de RAMUS Seats, les mousses sont personnalisables et modifiables à la demande, afin là aussi de permettre une customisation maximale en fonction de votre morphologie et pratique.

À l’heure actuelle, la gamme se décompose en 2 grandes familles : les selles dites “plates” ou à l’inverse ”incurvées”. Pour chaque famille, la selle est disponible en 2 largeurs : étroite ou large. Ainsi, pour une selle plate; vous pourrez choisir entre une largeur de 120 ou 140 mm, et pour une selle incurvée le choix sera de 115 ou 135 mm.

Votre première objectif sera donc de définir la forme de votre selle. La recommandation de RAMUS seats est qu’il est probable que les triathlètes les plus “agressifs” se tourneront vraisemblablement vers une selle incurvée, quand les autres préfèreront une selle plate. Notre expérience personnelle nous pousse aussi à penser que la souplesse est un facteur à prendre en compte également, les selles les plus plates nécessitant un peu plus de souplesse pour en tirer le meilleur parti.

Une fois chose faite, le choix de la largeur est généralement plus facile dans la mesure où il est imposé par votre morphologie et la largeur de votre bassin (distance entre les os ischiatiques). Reste enfin le choix plus personnel de la fermeté des mousses utilisées… et là, on ne peut plus vous aider ! À vous de voir !  

Pour nous faire une idée plus précise des selles RAMUS, nous avons testé le modèle 135 mm, donc de forme incurvée, qui est aussi le modèle le plus populaire et vendu de la gamme. Plus fort encore, et parce que son créateur Erik est un perfectionniste, celui-ci nous a envoyé 2 selles : la toute nouvelle version « limitée » de la 135, la LFE, ainsi que sa version standard afin que nous puissions en constater les évolutions !

La LFE, ou « Extreme Edition », c’est seulement 148 grammes sur la balance et des rails rallongés de 94 mm. À terme, RAMUS proposera dans sa gamme les 2 versions.

Les caractéristiques techniques

La 135 fait donc 135 mm au plus large, comme son nom l’indique pour ce qui est de la structure, 141 mm une fois les mousses (Pads) installés. Dans sa partie la plus étroite, la selle fait 5 2mm (58 mm avec les pads), et oui, c’est relativement large !

Point important, la longueur de la selle est de 175 mm, ce qui en fait une selle ILLÉGALE d’un point de vue UCI. La selle pèse 165 grammes en version standard (avec les pads en version ferme de 5 mm). Enfin, les rails sont en titane avec un diamètre de 7 mm et une longueur de 71 mm (version standard). À l’achat, il est possible de choisir entre les pads de 5 mm ou 7 mm. Les pads sont disponibles séparément lors de l’achat pour une quarantaine d’euros, en fonction du modèle. Vous pourrez toujours changer celui-ci ultérieurement si besoin. Le petit plus triathlon ? La selle dispose d’une interface pour y associer un porte bidon aérodynamique, disponible en option au prix de 55 €.


La LFE diffère légèrement de la version standard, dans le sens qu’elle est plus légère (de peu certes), mais aussi qu’elle intègre un support porte-bidon permettant de venir fixer 2 bidons. Aussi, le rail de la LFE est un peu plus long (94 mm), ce qui offre aussi une plage de réglage plus grande !

Le test

Le montage est rapide, dans la mesure où l’ajustement des selles RAMUS se trouve facilité par la longueur de rail (encore plus sur la version LFE). Afin de rapidement retrouver ses marques, il est préférable de ne pas incliner le bec de selle et commencer par le mettre à l’horizontal, la forme de la selle faisant le reste. La position aéro tombe naturellement avec des appuis intuitifs et une absence de contraintes au mouvement.

« En aéro, la RAMUS révèle tout son potentiel. »

La combinaison du design de la structure de la selle et de celui des pads assurent un excellent confort que nous avons pu apprécier après un rodage de quelques sorties. La composition des pads fait que ceux-ci ne glissent pas (même humides) et ils permettent donc de parfaitement venir se caler en position aéro, réduisant ainsi le besoin de se replacer régulièrement sur la selle.

L’avantage de la selle RAMUS est de rester relativement polyvalente ! En se reculant légèrement, nous avons pu sans souci affronter les différentes pentes du parcours de l’Ironman de Nice. La largeur de 52 mm du bec de selle est quand même à prendre en compte en fonction de votre morphologie, afin de ne pas être gêné. Si besoin, souvenez-vous qu’il existe une version plus étroite ! En aéro, la RAMUS révèle tout son potentiel. Elle s’appuie sur un concept éprouvé que l’on retrouve d’ailleurs chez différentes marques références du marché. L’appui se fait donc de part et d’autre de la selle avec une bonne bascule du bassin qui soulage l’appui sur le périnée. L’appui reste ferme et on sent bien là la volonté de proposer une selle visant la performance. Cela dit, cette fermeté ne nuit pas au confort général de la selle. On pourra donc qualifier la RAMUS de « ferme mais confortable » !

Le poids plume de la RAMUS 135 est aussi un atout. Là où la concurrence peine souvent à nous proposer des selles (au concept similaire) en dessous des 200 grammes, RAMUS Seats fait bien mieux ! Le confort oui mais si en plus on peut alléger son vélo triathlon c’est cadeau.

La selle RAMUS nous a aussi convaincu avec son look épuré qui n’alourdit pas l’allure du vélo. Ajouté à cela la qualité des matériaux employés, le design “maison” et la qualité des finitions bien au-dessus de la moyenne, et vous aurez compris que nous avons été conquis par la selle RAMUS. Le prix ?  Loin d’être déraisonnable pour une des pièces essentielles à votre vélo et votre performance ! Chaque selle coûte 269 € en version standard : plus cher qu’une selle de “série”, mais vous en aurez bien plus pour votre argent.

De plus, si vous êtes comme moi, vous aurez tendance à garder votre selle quelques saisons s’il s’avère que celle-ci vous sied. Pour la version « LFE », il vous faudra contacter directement Erik au travers de son site dans la mesure où celle-ci est lancée pour l’instant en version limitée.

S’il fallait encore vous convaincre, les plus attentifs auront remarqué que Sam Laidlow utilisait une selle RAMUS lors de l’Ironman Texas où il pose le vélo en tête ! Plus de détails sur le site de la marque : https://www.ramusseat.com/showroom/ramus-shop/