Article paru dans le magazine 201 _novembre 2020 / Rédigé par Simon Billeau

Le cyclisme est connu comme étant un sport à faible impact. En effet, le cycliste ou triathlète est semi-porté par son vélo. Un cycliste peut appliquer des forces d’environ la moitié de son poids corporel à la pédale en faisant du vélo assis, et jusqu’à trois fois son poids de corps en faisant du vélo debout. En tenant compte du fait qu’un cycliste entraîné peut faire en moyenne jusqu’à 5 700 tours de pédale en une heure, l’interaction entre le membre inférieur, le pied et l’interface chaussure-pédale doit être prise en compte si l’on veut minimiser les blessures et maximiser les performances pendant le cyclisme.

En triathlon comme en cyclisme, on se focalise surtout sur les chaussures, peu sur les pédales et encore moins sur les semelles. La plupart des pratiquants, même à haut niveau, utilisent les semelles fournies par les fabricants de chaussures. Or ces semelles n’apportent que peu ou pas de maintien du pied dans la chaussures. À l’opposé, les orthèses plantaires dans la chaussure ont été préconisées et utilisées par les cyclistes pour atteindre divers objectifs.

Certains de ces objectifs comprennent :

  • l’augmentation des niveaux de confort
    • la prévention des blessures
    • l’augmentation de la production d’énergie

Le mécanisme d’action proposé pour atteindre ces objectifs englobe généralement une amélioration de l’alignement biomécanique du membre inférieur et du pied, en recherchant un mouvement cyclique plus linéaire. Les scientifiques et experts en positionnement vélo pensent que cela est particulièrement bénéfique pour prévenir les blessures dues à une sur-utilisation du genou et pour améliorer la puissance des cyclistes.

Nous allons dans un premier temps vous rapporter quelques études scientifiques qui ont démontré les intérêts d’utiliser des orthèses plantaires. Puis, nous vous présenterons les semelles Solestar BLK, en se focalisant notamment sur le brevet déposé qui rend ces semelles meilleures que la concurrence.

«  L’intérêt des orthèses ? Plus de puissance, plus de confort, moins de blessures. »

Bousie et al. (2013) ont montré que les orthèses influencent la surface plantaire du pied en augmentant la surface de contact ainsi qu’une perception d’un plus grand soutien au milieu du pied, tout en augmentant la pression relative à travers l’hallux par rapport à un insert plat pendant le cyclisme stationnaire. Il faut bien comprendre que plus la surface de contact entre le pied et la chaussure est grande, plus la répartition des forces est optimisée. En annihilant des pics de pression sur seulement des régions limitées du pied, on améliore grandement le confort et donc la performance dans la durée.

Pour répondre aux attentes de confort et de performance que les cyclistes et triathlètes recherchent, le composite carbone est le matériau de choix. Jarboe et Quesada (2003) ont comparé la répartition de la pression dans les chaussures en composite de fibre de carbone pendant le cyclisme, à celle des chaussures de cyclisme à semelles en plastique. Les chaussures en fibre de carbone présentaient des valeurs de rigidité 42% et 550% plus élevées que les chaussures en plastique en flexion longitudinale et en flexion trois points, respectivement. Les chaussures en fibre de carbone ont produit des pressions plantaires de pointe 18% plus élevées que celles de la conception en plastique.

De cette étude, on comprend bien qu’ajouter une paire de semelles en carbone apporte plus de rigidité dans le transfert de force.

Par ailleurs, Schmidt et al. (2011) ont décrit une augmentation de 6,9% de la puissance avec des orthèses en carbone. L’amélioration serait due à l’optimisation de la position du pied dans la chaussure. Enfin, comme on le sait tous, la performance, qu’elle soit au niveau amateur ou professionnel, n’est possible qu’avec de la régularité dans l’entraînement. Eviter les blessures est donc primordial. À ce titre, Bauer et al. (2012) ont montré que les orthèses en carbone ont un rôle préventif dans les blessures de sur-utilisation.

« Semelles Solestar BLK : une construction unique pour le plus haut niveau de performance. »

De cette succincte revue de littérature, nous espérons avoir attisé votre curiosité pour en savoir plus sur la marque Solestar, et notamment sur leur modèle BLK dédié à la pratique du cyclisme. Solestar est une marque allemande née en 2010 de l’expérience en positionnement vélo du scientifique allemand Oliver Elsenbach, qui a notamment suivi et conseillé Cancellara et Greipel, pour ne citer qu’eux. Tout un chacun est unique et nos pieds sont très souvent différents d’une personne à une autre. Et chez une même personne, les deux pieds sont également souvent différents (longueur, largeur, cambrure de la voûte plantaire, pronateur ou supinateur…).

Les semelles Solestar reposent sur le concept que les pieds doivent être en position neutre afin de transmettre la puissance de manière optimale et durable, anatomiquement parlant. Cette répartition des forces est sûrement une raison de prévention des blessures et ouvre la voie à une augmentation de la puissance générée. Encore faut-il que le stack height (l’épaisseur de la semelle) soit le plus petit possible, que la composition de la semelle facilite un transfert de force des plus efficaces et que le poids des semelles soit le plus réduit possible.  Solestar répond à ces contraintes avec son modèle phare BLK.

À noter que 3 autres modèles composent la gamme : Le Tour Solestar, l’Ergon IP3 et le Kontrol. Les caractéristiques et finalité d’utilisation varient notamment du fait de différence de stabilité, de flexibilité durant la marche et amortissement.

Les semelles de cyclisme SOLESTAR BLK sont conçues pour le plus haut niveau de performance. La construction unique en fibre de carbone offre un soutien inégalé, mais avec un poids minimal (115 g).

À l’inverse de certaines marques qui se focalisent à créer des semelles pour les différents types de pieds, Solestar a une approche diamétralement opposée. Ils affirment que cela reproduit principalement le mauvais placement existant du pied. Selon Solestar, l’unique position optimale du pied se doit d’être neutre.

Se faisant, la génération des forces est transmise des cuisses, jambes et pieds aux pédales sans risque de blessures des tendons et ligaments du pied. La position neutre engendre également une répartition harmonieuse des forces sur l’ensemble de la voûte plantaire contrairement à des pieds pronateurs ou supinateurs qui concentrent les forces soit à l’intérieur, soit à l’extérieur des pieds. Il en va sans dire que si les forces sont réparties sous l’ensemble du pied, le confort est évidemment accru.

Comment arrivent-ils donc à positionner le pied de chaque cycliste et triathlète en position neutre avec une seule et unique semelle ?

D’après-moi et mon expérience avec Solestar, 3 facteurs entrent en jeu :

  • la forme
    • la rigidité
    • le poids

La forme

Sûrement le point le plus important. En commençant par décrire dans un plan sagittal, à l’arrière et à l’intérieur du pied, la semelle consiste en une courbure protégeant d’une rotation vers l’intérieur. Cela aide les os du pied, comme le talus et le naviculaire, d’être stabilisé. Un renfort central permet de supporter le médio-pied dans sa partie métatarsienne . Cela coïncide avec l’axe de la pédale, pour ceux qui ont une position de celle-ci relativement reculée ou un peu en avant de l’axe avec des chaussures aux cales au milieu du pied (comme les miennes sur mes Biomac).

À l’avant du pied, de l’extérieur  à l’intérieur de la semelle, le support se réduit pour suivre l’augmentation de l’épaisseur du pied. En terme de courbure, la semelle Solestar reproduit les 3 arches du pied pour augmenter la surface de contact entre la plante du pied et la semelle. La face plantaire est relativement creuse, ce qui est dû au fait que le squelette du pied est organisé en forme d’arche à concavité inférieure. On décrit ainsi trois arches : longitudinales médiale et latérale, et transverse. L’arche longitudinale médiale est la plus importante en termes de longueur et de courbure. L’arche longitudinale latérale est beaucoup moins prononcée. L’arche transverse se fait d’arrière en avant et de l’extérieur vers l’intérieur du pied . Cette disposition en arche est rendue possible par l’aponévrose plantaire qui est une bande de tissu conjonctif dense, étendue de la partie postérieure du calcanéus aux têtes des métatarsiens. Y participent également les ligaments du pied, ainsi que les muscles et les tendons de la face plantaire. La plante du pied est une région du corps riche en terminaisons nerveuses, dont l’importance est d’optimiser la surface de contact et ainsi obtenir des informations motrices afférentes.

Dans un plan transversal maintenant, on voit clairement que le drop, c’est-à-dire la différence de hauteur entre l’arrière et l’avant de la semelle, est relativement prononcé. Tout ceci encore une fois pour augmenter la surface de contact entre la plante du pied et la semelle.

La rigidité

Étant construites à partir de fibres de carbone, les semelles Solestar se déforment peu ou prou sous la force générée durant la phase motrice du pédalage.

Le poids

Joue un rôle clé dans l’économie du pédalage. Plus l’ensemble en rotation que comprend les chaussures, les semelles, les cales et les pédales est lourd, plus il faudra d’énergie pour produire du mouvement. Du fait d’un design minimaliste et de la composition en fibres de carbone, le poids est très contenu (115 g pour la paire). Enfin, le stack height est identique entre des semelles (inutiles) en EVA fournit par les équipements de chaussures et les Solestar BLK, à environ 3,5 mm.

« À l’essai : 2 watts de plus en 20 minutes. »

Finalement, en terme de performance, j’ai voulu vérifier l’affirmation de Solestar disant que les semelles permettent d’augmenter la transmission de la puissance générée.

Je me suis donc mis à la planche en réalisant 2 tests FTP à 3 jours d’intervalle. L’un était réalisé avec les semelles classiques, dans l’autre, mes Biomac était doté des semelles Solestar.

Au bout de 20′, j’ai une amélioration de 2 watts. Cela ne semble peut-être pas grand chose et si ces tests faisaient partie d’une étude, certainement que les 2 watts de glanés ne seraient pas significatifs. De mon point de vue, 2 watts c’est toujours bon à prendre. Et surtout, j’ai ressenti plus de stabilité au niveau de mes pieds sur un effort exhaustif. L’absence de frottement et de liberté à l’intérieur des chaussures peut expliquer ce gain. Je pense aussi que sur des longues séances ou courses sous la pluie ou forte chaleur (et donc avoir des pieds en sueur), le gain en confort permettra de maintenir une puissance donnée de manière plus aisée.

À un prix relativement raisonnable (139€) pour un produit de haute technicité et de longue durabilité, le confort ultime se démocratise. Si vous comparez le prix d’un système de galets de dérailleurs surdimensionnés aux semelles Solestar pour un gain similaire en terme de watts, vous économiserez quelques centaines d’euros.

En conclusion, on se focalise souvent sur des achats que l’on considère majeur comme un vélo. Mais on manque à s’attacher aux détails alors que le confort et la stabilité en cyclisme joue un rôle crucial dans la performance que ce soit des efforts intensifs ou de longue durée. Les semelles Solestar offre une solution “tout-en-un” quelque soit votre type de pied.

Plus d’informations :https://solestar.com/